lundi 25 août 2008

COLS DE MAURIENNE-AOUT2008

AUSSOIS (Maurienne) -Séjour du 25 au 30 Août 2008 - chambre d'höte à la Roche du Crouée


Lundi 25 Août : COL DE L'ISERAN -110 km - 2300 m>0

Levée 8h. Petit déjeuner à 8h15. Pleins de confitures maison, yaourts maison, café, lait , … bref tout ce qu’il faut pour démarrer en forme.
Aujourd’hui ce sera Aussois -  Iseran aller retour, soit 100 km au programme et 1900 m au programme. Départ Aussois à 10h15. Le temps est variable, mais sec. Phase d’approche jusqu’à Bonneval sur Arc, 1800m, que nous atteignons au bout de 1h45, 37 km et 600 m de dénivelé. La montée vers le col s’enchaîne avec ses 13 km qui nous monteront 1000 m plus haut à 2770 m après 1h15 d’effort. Quelques beaux passages : globalement une belle montée, avec quelques pourcentages sérieux par endroit, 2 belles portions de récup dont un dans un fond de vallée superbe, et 2 derniers km très sévères entre 9 et 10%. La haut, veste thermique de rigueur car la température est fraîche dès que le soleil se cache. Pause déjeuner : sandwich, tarte fruits rouges et café.

Nous réattaquons la descente après une bonne pause. Le retour devrait être plus rapide, mais c’est compter sans le vent qui monte de la vallée qui se lève en début d’après midi. Le retour est donc un calvaire, avec ses nombreux faux plats où nous n’avançons plus. A l’arrivée je choisis l’option remontée par la route des 4 forts : mal m’en a pris : cette plaisanterie nous rajoute 10 km vent de face, et 400 m de dénivelé et une cote de 5 km d’enfer pour terminer. Nous rentrons à 17h30 au bout d’un chemin retour de croix de 2h30 !!Bilan : 110 km, 2300 m de dénivelé et 5h30 de vélo.

Après une bonne douche est une ballade dans le village, diner (salade du jardin, poisson, riz, gratin de blette, plateau fromage, compote brugnon, rhubarbe) et extinction des feux dans la foulée. La journée de demain devrait être rude !!

Mardi 26 Août :COL TELEGRAPHE ET GALIBIER - 72 km - 2300 m>0

Levée 7h45. Le coq et le soleil sont là. La journée s’annonce splendide. Au programme ce sera le Galibier par le Télégraphe, en partant de Saint Michel Maurienne. Nous ferons ça avec notre compagnon de Béziers au gîte, Marc, un bon cycliste et VTTiste. Après une réparation express d’un écrou du porte vélos (Marc, artisan de son métier, me construit la pièce en ¼ d’heure !!), nous partons à 9h45 en voiture et arrivons à St Michel à 10h15. Un quart d’heure plus tard, nous voilà partis pour ce qui reste le mythe de tout cycliste passionné : l’enchaînement Télégraphe Galibier A/R, soit 72 km, et 2300m de dénivelé. 



Le col du Télégraphe, est plus qu’une bonne mise en jambe, de 12 km et 850 m positifs, avec même quelques passages à 8 et 9%. Je suis déjà tout à gauche la plupart du temps, et quand je pense à ce qui nous attend derrière, je ne peux pas dire que je suis hyper serein !!Sommet du Télégraphe atteint en 1h05. Remplissage de bidon, et petite pause. Puis descente vers Valloire de 5 km. Traversée de Valloire, très touristique à cette époque de l’année, mais aussi très mignon et très bien fleuri. A la sortie de Valloire c’est parti pour 18 km de montée qui nous emmèneront 1250 m plus haut à 2650 m. La sortie de Valloire est mortelle, de grandes lignes droites jusqu’à la sortie de Verney avec des rampes à 9 %. Ca dure environ 2 km, et ça casse bien. Après Verney, une grande ligne droite plate, puis ça repart tranquillement pendant environ 6 km, sur une belle route en fond de vallée, qui s’élève progressivement à environ 7% de moyenne et quelques coups ponctuels un peu raids. Au lieu dit Plan Lachat, nous savons que ça va se gâter (c’est marqué dans les livres). En effet, un virage à droite, et l’enfer commence : une grande ligne droite à 10% qui te tue. On est collé au bitume. Passé cet écueil,  nous poursuivons dans des pentes assez régulières entre 7 et 8%, une route de Montagne extraordinaire, qui nous emmène vers les sommets. C’est dur mais c’est beau. Au lieu dit les Granges, je fais une petite halte pour attendre Brigitte, mais en fait ça m’arrange aussi. Brigitte arrive, mais ne s’arrête même pas : elle a pris son rythme et y va tranquillement. Je redémarre environ 3 mn derrière, et il me faudra bien 3 km pour la reprendre un km avant le sommet. Le dernier km est raide de chez raide, 10% et plus de jambe.
 En danseuse à 7 km/h, puis la délivrance du col. Au sommet il fait bon : on est en petite tenue sous un large soleil.
 
Après un bon ¼ d’heure de pause, nous quittons notre ami Marc qui bascule sur le Lautaret ; nous enfilons le coupe vent et nous voilà reparti dans la descente. Nous nous arrêtons 8 km plus bas à l’auberge du plan lachat : sandwich, café, bière !! Puis nous repartons. La descente est belle et assez rapide, avec les virages qui s’enchainent bien. A Valloire, 5 km de remontée vers le col du Télégraphe, mais qui se font très facilement : la pente est faible et me permet de lâcher les chevaux, n’ayant plus que de la descente derrière. Puis nous redescendons le col du Télégraphe vers saint Michel. Au total, 72 km, 2300 m positif, 3h de montée et 1h10 pour le retour. On a mal aux cannes mais content de cette ballade. Retour au gite à 17h30. Repos, douche. Diner 19h30 : Salade, veau en sauce, crozets beaufort, fromage, cramble : le ventre est définitivement plein. On peut se coucher tranquillement.

Jeudi 28 Août : COL DU GLANDON ET CROIX DE FER COTE NORD - 70 km - 1500 m>0 

Aujourd’hui nous terminons notre trilogie cycliste, par un autre tour tout aussi imposant que les autres : la montée du Glandon par le coté Nord, et retour par la croix de fer, Saint Sorlin d’Arves, Saint Jean de Maurienne et Saint Etienne d’Arves. Nous démarrons d'un petit bled, Hermillon, à 10h30, et après 5 km d’approche, nous tournons  à gauche à St Etienne de Cuines, et les premières pentes apparaissent. C’est le début des 22 km  d’ascension qui nous attendent. La première moitié se fait dans la forêt sur un parcours pittoresque avec quelques voitures mais pas trop. Les pentes sont moyennement dures, et on peut tourner les jambes, pour moi sur 39x26. On trouve en chemin 2 personnes d’Annecy venues la journée pour faire ce même parcours. Ils nous accompagneront jusqu’à un petit hameau, où des vieux à l’apéro nous crient que le plus dur est à venir : merci les gars!! Puis arrive La Chal : un grand replat roulant.. A la sortie, une grande ligne droite bien raide ne laisse rien présager de bon.  A partir de là, les pourcentages sont plus importants et les passages à + de 10% se multiplient. Encore un très joli passage dans la forêt, avant de déboucher sur le versant est de la montagne, par lequel on va poursuivre l’ascension au milieu des Alpages, le mont blanc dans le dos. Par endroit c’est vraiment dur. D’autant plus que l’on voit bien le passage pour sortir de la vallée, et que ce n’est pas pour tout de suite. La dernière portion est une succession de lacets, beaucoup plus sympa psychologiquement : j’aperçois Brigitte en contre bas, quelques virages derrière. Les derniers km sont très pentus et ne décollent pas de 10 ou 11%.Ayant bien géré, j’arrive à relancer à 13 km/h sur les derniers 200m et franchis le col à 14h10, après environ 1h50 de montée. Je redescends chercher Brigitte qui n’est vraiment pas loin derrière : elle m’impressionnera toujours. Elle passera même les dernières pentes en relançant. 
En haut du col, photo de rigueur. 
Nous décidons de déjeuner à la croix de fer, soit 2,5 km de côte plus loin, dans une pente quasi insignifiante (4 à 6%) après ce que nous venons de faire. Je décide de les faire au taquet pour me faire monter le cardio : j’adore ces pentes roulantes, et effectivement, je me mets une bonne mine, à fond les manettes. Nouvelle pose photo devant la croix,



puis on s’installe au troquet du sommet : bière et sandwich. Pas un nuage : je resterai bien un peu mais nous avons encore 35 km pour terminer notre tour. Nous redémarrons après une bonne pose de 45 mn. La descente coté Est est assez dangereuse (route étroite et bitume moyen) ; .2 bosses nous obligent à réenclencher le petit plateau en danseuse sur cette portion que l’on s’était un peu hâtivement imaginée ‘que’ descendante. L’arrivée sur Saint Jean Maurienne est très rapide. La fin se fait en mode récup jusqu'à la voiture. Un tour magnifique avec des conditions météo encore exceptionnelles.

dimanche 6 juillet 2008

L'étape du tour 2008

  • L'ETAPE DU TOUR 2008 - PAU-HAUTACAM - 169 KM - JUILLET 2008 - 

Et pendant ce temps là, nous étions partis braver les Pyrénées, avec Brigitte, Fred D, et Hervé Chouquet.Pau - Hautacam en passant par le Tourmalet, soit 169 km.

Si Hervé est là pour taper un chrono, notre objectif avoué avec Brigitte était simplement de terminer (autrement que dans la voiture balaie s'entend!) n'ayant jamais fait la distance ni enchaîné 2 cols de cet acabit. Fred, affûté, c’est senti des ailes.
Une nuit courte (levé 4h15), sous un crachin qui ne nous quittait pas depuis la veille et qui nous accompagnera encore toute la journée.
Le départ est donné à 7h ; 8000 personnes lâchées dans les rue de Pau, ça fait un beau peloton. Nous sommes équipés des manchettes et de la veste plastique pluie ; dès le départ, une bonne averse pour bien nous tremper jusqu’à l’os : nous sommes gelés : la journée s’annonce longue.
Le mot d’ordre est de gérer tranquillement les 100 premiers km  sans se cramer, afin d’attaquer les difficultés avec un bon niveau de fraîcheur.
Nous restons tous les 3 groupés avec Brigitte et Fred jusque vers le 40 ème, puis Fred part devant. Je roule tranquillement avec Brigitte à un petit 27 de moyenne jusqu’au pied du Tourmalet (102 ème), après une bonne pause au ravitaillement de Lourde, et 2 arrêts pipi.
Pied du Tourmalet : on enlève nos plastiques de pluie, et pour moi, c’est la que la course commence.
20 km de montée. J’enclenche tout de suite mon 39*28, et je monte à un bon rythme entre 11 et 12Km/h : régulièrement je passe sur le 26 dents pour me dégourdir en danseuse quelques secondes avant de me rassoir sur la selle tout à gauche. La montée passe bien. Un ravitaillement bien venu à la Mongie à 3 km du sommet. Je me restaure un peu, mais le froid est présent et en moins de 5 mn, me voilà de nouveau gelé. Ca repart donc pour les derniers hectomètres d’ascension : et là c’est terrible : nous sommes dans le brouillard et la pluie et un petit vent léger ; par endroit j’avance à un royal 7.5 km/h ! Tout le monde est à la ramasse, ça rassure. Enfin le sommet : je m’arrête 5 mn, le temps de remettre le plastique, et de m’enfiler un jambon beurre soigneusement préparé le matin. Je suis cuit, et j’ai le dos en compote : une bonne barre en bas des reins : je me dis, que Hautacam ce sera pour une autre saison : c’est déjà bien. Je vais tranquillement rejoindre le bas de cette dernière ascension, et m’arrêter. J’irai aux massages avant tout le monde : et je serai peinard.
Mais c’est pas tout, là où je suis, je peux pas rester : faut attaquer la descente : autant vous dire que la prudence est de mise sur cette route glissante et sinueuse. Je claque des dents pendant 10 bonnes minutes avant de sentir la chaleur de la vallée. Je dépasse rarement les 30 km/h , et globalement, je ne vois pas trop de fangio faire n’importe quoi! L’heure est à la récup : pas question de s’enflammer sur cette portion roulante. Nous voilà au pied de Hautacam, je croise les coureurs déjà arrivés au sommet et qui redescendent : ceux là m’ont déjà mis plus d’une heure et demi. Dans ce petit village c’est comme le tour de France (le vrai) : du monde de partout ; ça crie dans tous les sens, ça encourage : impossible d’abandonner là, devant autant de monde. Je me dis qu’il vaudrait mieux le faire un peu plus haut à l’abri des regards. Pour le moment, il faut faire bonne figure : j’amuse la galerie en danseuse sur le 39*23, et une fois la foule derrière, je me remets très vite sur le 28. Hautacam est annoncé comme étant une succession de rampes/zones de repos. Le 1er km est tranquille : toute cette agitation pour ça. Si c’est ça Hautacam, ce n’était pas la peine d’en faire un fromage!!. 2ème km, une bonne rampe : tout à gauche en danseuse : ça dure 500 m et ouf une zone de récup. Ca se gère plutôt bien. On continue.
Tiens voilà une autre bonne rampe : celle là, elle doit bien faire dans les 14%. On serre les dents et hop c’est passé. 7ème km, je vois un mur devant moi. Des cyclistes de partout en train de marcher, d’autres tout simplement arrêtés à la recherche d’un second souffle. Je me dis que c’est encore un mauvais moment de 300 ou 400m, avant la prochaine zone de récup. J’ai de plus en plus de mal à enrouler mon braquet ; déjà 500 m, et toujours pas d’accalmie. Je commence à lâcher dans la tête. Je regarde mon compteur : 5,5 km/h ! Je décale avant de tomber. J’ai le cardio à 2000 tours. Je décide de me faire un petit ravitaillo improvisé : un gel, une pate de fruit, un peu de liquide et ça repart. 500 m plus loin, de nouveau le compteur à 5 km/h . Hop, pied à terre de nouveau : je pousse le vélo à 3,5 km/h . Je remonte sur la machine mais je reproduis le scénario 500 m plus loin. Impossible d’enchaîner dans ces pourcentages d’enfer. Et puis enfin, la pente s’adoucit. Ce passage de 3 km a été terrible, la même où en 96, Riis insolent et dopé, s’était amusé avec ses adversaires, avant de leur planter un improbable démarrage des familles. Le moral reprend maintenant le dessus. Les panneaux n‘annoncent plus que des pourcentages moyens de 7.5 ! le brouillard et le crachin sont toujours là. Les derniers km à 7% sont plus doux. Je sais que c’est gagné. Je croise Fred qui a déjà passé la ligne en 7h45 environ, et qui est sur la descente : bravo, il a bien tourné.  Je continue sur un meilleur rythme. Je relance une dernière fois pour la photo, et je coupe la ligne en 8h15. Je me dis que Brigitte a vraiment du en baver : a-t-elle passé le Tourmalet ? A-t-elle abandonné avant ou après le sommet transit de froid dans la descente ?
La descente de Hautacam, même s’il n’y a plus de chrono est très difficile avec la fatigue, dans le froid et le brouillard : nous n’avons que la moitié de la route, l’autre coté étant réservé à ceux qui montent. D’un coup à 4 km du sommet, une apparition : un maillot jaune et bleu marqué Vélizy et Brigitte bien en ligne sur sa machine : j’en ai des frissons (mais le froid n’y est pour rien). Comment a-t-elle pu arriver jusque là ? Où a-t-elle trouvé l’énergie ? Un mystère. Elle coupera la ligne en un peu plus de 9h.

Personnellement ça restera un grand moment. Une organisation rodée et irréprochable. Les routes entièrement fermées pour nous. Un monde fou pour nous encourager malgré un temps à ne pas mettre un cycliste dehors. Le passage sous la flemme rouge comme pour de vrai.

Il parait que l’année prochaine c’est au Ventoux : on remet ça ?

ACTIVITES

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