Dimanche dernier, c'était l'EDT 2019, mon objectif tardif de la saison, n'ayant récupéré un dossard que début Juin. Depuis, j'ai du coup intensifié l'entrainement..., entre plusieurs périodes de vacances et avec le dénivelé ridicule de la région Parisienne, je sais que ça va être le minimum syndical juste pour aller au bout. Cette étape est relativement courte (135 km) mais avec 4300 m>0 et la redoutable montée finale à Val Thorens ( 35 km pour 1800m >0), je pense que ça va être un cauchemard pour beaucoup de cyclistes un peu juste, dont j'espère ne pas faire partie, mais ça c'est une autre histoire. Fort de mon classement honorable de l'an dernier, j'ai le droit de partir dans un SAS plutôt devant , le 3 ( sachant qu'il y en a 15 espacés chacun de 7'30''), et donc certainement avec de bons cyclistes, mais qui risquent aussi de me faire accélérer a un rythme un peu haut si je me laisse aller...
Je partirais donc à 7h22'30'', et bribri dans le SAS 8 a 8h. Départ donné avenue des JO à Albertville ( la flamme a été rallumée pour l'occasion: émotion) !! 12700 partants. Le départ est donné pour une première portion de 21 bornes en léger faux plat montant pour rejoindre Beaufort. Et là, ça roule plutôt bien : je me cache dans les roues, et en 45' nous voilà à Beaufort (21 km , 400m>0). Tout va bien, j'essaie de m'économiser. Beaufort , 1er ravito, complètement inutile, que je zappe ( juste le plein d'eau à la fontaine du village). 1 ère difficulté : Cormet De Roselend, 1ère Caté: 20 km de montée, la première partie jusqu'au col de Méraillet étant la plus dure. Tout se passe bien, je mouline bien sur mon 34/29 ou 30. Le passage au barrage est toujours magique avec cette eau limpide et la vue sur les montagnes.
Je rejoins le sommet sans trop de problème et plutôt frais. Ravito du sommet que je zappe encore; autant faire celui de Bg St Maurice.
J'enchaîne sur la descente, en faisant un peu gaffe dans la seconde portion plus sinueuse. Arrivée Bg St Maurice en 2h35, (km 61, 1600 m>0). On gaze bien: ce qui fait assez bizarre, c'est qu'avec mon SAS numéro 3, je roule devant environ 10 000 cyclistes, et que nous sommes peu nombreux sur la route, et quasi seuls sur les ravitos. Entre Bourg et le début de la côte de Longefoy, environ 12 km roulant, que je fais dans des groupes. Puis d'un coup à gauche, le début de la montée... et je suis planté dans ce 1er km à 10%. Je l'ai pas vu venir, mal aux cannes... je me doutais que cette côte de 6,5 km à environ 8% allait faire mal, mais dès le début comme ça, ouille! Bref ça sent pas bon, tout à gauche, je mouline,... et je me fais doubler de partout: l'indicateur de ce coup de mou, c'est qu'il commence à y avoir beaucoup plus de monde sur la route, et des dossards 5000, 6000 en nombre plus important. En mode gestion, faut que je me refasse la cerise avant Moutiers, afin de ne pas vivre un calvaire vers Val Thorens. Je monte comme je peux; il commence à faire chaud , et la fontaine a Longefoy est la bienvenue. Le dernier km avant le sommet est tranquille ce qui permet de relancer.
Mais en pleine descente du col, un énorme coup de cul de presque 2 bornes nous fait remonter à notre-dame des prés, alors que je pensais en avoir terminé avec cette montée. Ouf, km 85; reste 15 km de descente vers Moutiers, avec une portion de 5 km sur la N90 vent de face, en relais avec 2 gars. Arrivée Moutiers, km 101, après 4h30 de course: le ravito est le bienvenu: il y a de tout ( fromage, jambon cru, amandes, noix, pain, fruits secs, coca, ....) : on n'a plus envie d'en partir!! je m'engouffre finalement une patate cuite avec du sel : c'est top bon. Après avoir rechargé, nous voilà repartit, pour attaquer ce dernier raidard de ... 35 km, par la petite route D96 via St Laurent de la Cote. Ce démarrage est de nouveau très très dur, dans des pourcentages élevés souvent plus de 8%, et le soleil cogne fort. Le mental , plus que le physique, m'aide à avancer, mais put... que c'est dur. Je m'alimente en solide sucré ( pain du montagnard, pâte de fruits) mais je sens qu'il faut que j'arrête la boisson énergétique, car l'intestin va arriver à saturation. Objectif : atteindre Planvillard vers le km 111, où j'ai repéré une fontaine, qui me permettra de me refroidir, et de refaire le plein avant le ravito du 117 eme. La nouveauté, c'est que je commence aussi à avoir le feu au pied. Tant bien que mal, j'atteins la fontaine, ce qui permet de recharger et mettre les pieds dans l'eau : ça fait du bien. Je sens que je commence à me refaire un peu, et je sens que ça va mieux dans cette portion avant le ravito du 117 eme. Voilà le ravito qui arrive enfin, à la sortie de St Martin de Belleville et d'une portion à environ 10%. De nouveau le plein d'eau, coca, et me voila repartit pour les 18 derniers. Sur le bitume, ça commence à être l'hécatombe, des cyclistes qui gerbent, d'autres arrêtés ou carrément allongés dès qu'un coin d'ombre se présente. On avance comme des automates, on commence à voir de nombreux cyclistes qui redescendent, dossard 1000 ou 2000, signe qu'ils ont déjà atteint le sommet, qu'ils se sont ravitaillés, ... alors que nous en avons encore pour 1h20 de montée...bref ils nous ont mis au moins 2h dans la vue! Sur le bord de la route, dès que de l'eau descend de la montagne, je m'arrête pour me refroidir, et je repars. Les derniers % avant d'entrer dans Val Tho, avoisinent les 9%: on les a repéré en vélo avec Bribri la veille, sur les 3 derniers km. Ils font mal. Sortie du dernier paravalanche, nous entrons dans Val Tho: il reste 500 m de replat avant une légère descente et un dernier mur de 500 m a 11% pour remonter direct dans la montagne : je mouline tout ce que je peux, le vélo tangue, le public est nombreux, encore un énorme moment. Je franchis la ligne en 8h, rincé, mais encore tout ému d'avoir terminé ce truc. Je récupère ma médaille ( 6ème de la collection ), et file direct à la bière.10 200 cyclistes seront à l'arrivée, soit 2500 pertes!! J'attendrais Bribri 3h, mais elle aussi ira chercher sa médaille, malgré une crevaison à 1km de l'arrivée, qu'elle passera donc à pied. Quel mental encore!!
On se délecte toujours de ces efforts un peu inhumains, et qui procurent une émotion irremplaçable au moment du franchissement de la ligne. A bientôt pour de nouvelles aventures.
Je partirais donc à 7h22'30'', et bribri dans le SAS 8 a 8h. Départ donné avenue des JO à Albertville ( la flamme a été rallumée pour l'occasion: émotion) !! 12700 partants. Le départ est donné pour une première portion de 21 bornes en léger faux plat montant pour rejoindre Beaufort. Et là, ça roule plutôt bien : je me cache dans les roues, et en 45' nous voilà à Beaufort (21 km , 400m>0). Tout va bien, j'essaie de m'économiser. Beaufort , 1er ravito, complètement inutile, que je zappe ( juste le plein d'eau à la fontaine du village). 1 ère difficulté : Cormet De Roselend, 1ère Caté: 20 km de montée, la première partie jusqu'au col de Méraillet étant la plus dure. Tout se passe bien, je mouline bien sur mon 34/29 ou 30. Le passage au barrage est toujours magique avec cette eau limpide et la vue sur les montagnes.
Je rejoins le sommet sans trop de problème et plutôt frais. Ravito du sommet que je zappe encore; autant faire celui de Bg St Maurice.
J'enchaîne sur la descente, en faisant un peu gaffe dans la seconde portion plus sinueuse. Arrivée Bg St Maurice en 2h35, (km 61, 1600 m>0). On gaze bien: ce qui fait assez bizarre, c'est qu'avec mon SAS numéro 3, je roule devant environ 10 000 cyclistes, et que nous sommes peu nombreux sur la route, et quasi seuls sur les ravitos. Entre Bourg et le début de la côte de Longefoy, environ 12 km roulant, que je fais dans des groupes. Puis d'un coup à gauche, le début de la montée... et je suis planté dans ce 1er km à 10%. Je l'ai pas vu venir, mal aux cannes... je me doutais que cette côte de 6,5 km à environ 8% allait faire mal, mais dès le début comme ça, ouille! Bref ça sent pas bon, tout à gauche, je mouline,... et je me fais doubler de partout: l'indicateur de ce coup de mou, c'est qu'il commence à y avoir beaucoup plus de monde sur la route, et des dossards 5000, 6000 en nombre plus important. En mode gestion, faut que je me refasse la cerise avant Moutiers, afin de ne pas vivre un calvaire vers Val Thorens. Je monte comme je peux; il commence à faire chaud , et la fontaine a Longefoy est la bienvenue. Le dernier km avant le sommet est tranquille ce qui permet de relancer.
Mais en pleine descente du col, un énorme coup de cul de presque 2 bornes nous fait remonter à notre-dame des prés, alors que je pensais en avoir terminé avec cette montée. Ouf, km 85; reste 15 km de descente vers Moutiers, avec une portion de 5 km sur la N90 vent de face, en relais avec 2 gars. Arrivée Moutiers, km 101, après 4h30 de course: le ravito est le bienvenu: il y a de tout ( fromage, jambon cru, amandes, noix, pain, fruits secs, coca, ....) : on n'a plus envie d'en partir!! je m'engouffre finalement une patate cuite avec du sel : c'est top bon. Après avoir rechargé, nous voilà repartit, pour attaquer ce dernier raidard de ... 35 km, par la petite route D96 via St Laurent de la Cote. Ce démarrage est de nouveau très très dur, dans des pourcentages élevés souvent plus de 8%, et le soleil cogne fort. Le mental , plus que le physique, m'aide à avancer, mais put... que c'est dur. Je m'alimente en solide sucré ( pain du montagnard, pâte de fruits) mais je sens qu'il faut que j'arrête la boisson énergétique, car l'intestin va arriver à saturation. Objectif : atteindre Planvillard vers le km 111, où j'ai repéré une fontaine, qui me permettra de me refroidir, et de refaire le plein avant le ravito du 117 eme. La nouveauté, c'est que je commence aussi à avoir le feu au pied. Tant bien que mal, j'atteins la fontaine, ce qui permet de recharger et mettre les pieds dans l'eau : ça fait du bien. Je sens que je commence à me refaire un peu, et je sens que ça va mieux dans cette portion avant le ravito du 117 eme. Voilà le ravito qui arrive enfin, à la sortie de St Martin de Belleville et d'une portion à environ 10%. De nouveau le plein d'eau, coca, et me voila repartit pour les 18 derniers. Sur le bitume, ça commence à être l'hécatombe, des cyclistes qui gerbent, d'autres arrêtés ou carrément allongés dès qu'un coin d'ombre se présente. On avance comme des automates, on commence à voir de nombreux cyclistes qui redescendent, dossard 1000 ou 2000, signe qu'ils ont déjà atteint le sommet, qu'ils se sont ravitaillés, ... alors que nous en avons encore pour 1h20 de montée...bref ils nous ont mis au moins 2h dans la vue! Sur le bord de la route, dès que de l'eau descend de la montagne, je m'arrête pour me refroidir, et je repars. Les derniers % avant d'entrer dans Val Tho, avoisinent les 9%: on les a repéré en vélo avec Bribri la veille, sur les 3 derniers km. Ils font mal. Sortie du dernier paravalanche, nous entrons dans Val Tho: il reste 500 m de replat avant une légère descente et un dernier mur de 500 m a 11% pour remonter direct dans la montagne : je mouline tout ce que je peux, le vélo tangue, le public est nombreux, encore un énorme moment. Je franchis la ligne en 8h, rincé, mais encore tout ému d'avoir terminé ce truc. Je récupère ma médaille ( 6ème de la collection ), et file direct à la bière.10 200 cyclistes seront à l'arrivée, soit 2500 pertes!! J'attendrais Bribri 3h, mais elle aussi ira chercher sa médaille, malgré une crevaison à 1km de l'arrivée, qu'elle passera donc à pied. Quel mental encore!!
On se délecte toujours de ces efforts un peu inhumains, et qui procurent une émotion irremplaçable au moment du franchissement de la ligne. A bientôt pour de nouvelles aventures.