dimanche 8 juillet 2018

L'ETAPE DU TOUR 2018 - ANNECY-GRAND BORNAND - 168 km et 4000 m>0 - 8 Juillet 2018

Et voilà le principal objectif de l'année qui arrive enfin. Et pourtant l'année dernière, après l'étape Briançon - Izoard où j'ai vécu un calvaire, je m'étais bien dit que c'était la dernière fois; que ce genre de distance, c'est n'importe quoi, et définitivement trop dur pour moi : en 4 participations, pas une seule fois de bonnes sensations du début à la fin : toujours un coup de bambou à un moment ou à un autre : pourquoi s'infliger ça alors que je pourrais passer un bon Dimanche une Binouze à la main? Mais voilà, sous la pression des copains, et dans une région qu'on connait bien, je me laisse encore embarquer avec Bribri fin 2017 au moment de l'inscription. Cette EDT est, d'après les spécialistes, la plus difficile jamais organisée. Du coup, on a pris le package logement + dossard pour passer la semaine du 07 au 14 au grand Bornand. Au moins si ça se passe encore mal, on n'aura pas juste fait le voyage pour une galère, mais on aura profité 1 semaine!!

Départ le vendredi 6 de Paris en fin de Journée, avec nuit à l'Ibis Macon Sud. Nous arrivons sur Annecy le Samedi vers midi. Un gros bordel pour se garer : je retrouve Fred au village départ; on récupère rapidement les dossards, et après un passage au stand Treck pour faire coucou à Alain Piacentino, nous repartons vite vers le grand Bô pour récupérer notre location et s'installer. Après un bon déjeuner à Thônes, nous prenons nos quartiers au Chinaillon Centre village, dans un charmant studio avec Balcon Sud/Est sur Montagne. Le temps de s'installer et nous repartons le soir chez Isa, pour y passer la soirée et la nuit, ce qui nous permettra de partir directement en vélo le dimanche matin pour rejoindre le départ.

Coté entraînement, après un hiver calamiteux et très humide, où j'ai enchaîné pas mal de séances spécifiques de HT, puis le stage de Roquebrune de mi Avril sous la pluie, nous avons enfin retrouvé un peu de soleil fin mai. Un bon coup de bambou lors d'une cyclo de 210 km mi-mai, me rappelle à l'ordre : je suis encore loin d'être prêt; ça sent encore le bide complet cette histoire! Je m'accroche et essaie de structurer un peu mes entraînements avec des périodes de repos. La forme est là par à coup! Puis viens la traversée des Alpes avec la bande, début juin,  qui doit normalement nous mettre sur les bons rails pour la préparation finale. Ce sera chose faite, et le mois de juin sera propice à l’affûtage (avec un petit triathlon fin juin histoire de varier les plaisirs). Je n'ai pas encore retrouvé la forme de 2015, mais je commence à avoir de belles sensations. Mais je suis encore dans l'inconnu sur ma capacité à tenir la distance.  Bref c'est avec confiance mais beaucoup d'humilité que je me présente au départ, avec la ferme intention de ne pas exploser en cours de route, et donc de bien gérer l'effort, sans aller chercher un improbable chrono. Un chrono de 8h m'irait très bien, plutôt habitué à approcher les 10h sur ce genre d'épreuve. Avec Brigitte nous sommes SAS 8, alors que Fred et Patrick sont dans le 4, JC dans le 12 et Cricri dans le 14. Nous partirons à 7h30, 1/2 heure après Fred et Patrick. 13000 coureurs au départ :c'est monstrueux! Au programme : 3 1ère cat (Croix Fry, Romme et Colombière, et 1 HC avec le plateau des Glières). On les connait tous, et franchement, y'a de quoi avoir peur. Cette année, pas la même erreur que l'an dernier : j'ai monté le 34/30 et 34/29 pour Bribri. Toute la première partie autour du Lac est roulante, et je reste au chaud dans le paquet sans chercher quoique ce soit : des fois ça accélère, des fois ça ralentit : je suis le mouvement. C'est plutôt tranquille et agréable dans les 33/34 de moyenne. A Talloire, gros coup de cul, bref mais raide, qui tasse l'ensemble du peloton. Puis redescente sur Thône où nous attend le 1 er col de la journée , la Croix Fry : Col qui se passe très bien, sans laisser trop d'énergie. La chaleur commence à pointer son nez, alors qu'il est encore tôt : je m'arrose donc beaucoup, et du coup je refais le plein en haut. Descente sur Saint Jean de Sixt, puis nous filons vers petit Bornand, avec le passage dans les gorges à l'ombre, où il fait limite froid. Puis le virage à gauche tant attendu, pour un remake de la bataille des Glières, version cycliste en galère. Cette montée de 6 km HC, est un véritable mur. Je suis encore bien, et je monte plutôt pas mal. Je commence à voir des dossards 4000, partit 1/2 h avant : c'est plutôt bon signe. L'arrivée au plateau est la délivrance, avant les 2 derniers km de terre pour arriver au col, où la seule difficulté est de ne pas chuter et ne pas crever. Nous voilà à mi parcours des difficultés, 80 ème km, et tout va plutôt pas mal. Un petit ravito en haut au col, et me voilà parti dans la descente vers Thorens Glières. Au passage , un gars accidenté et bien amoché nous rappelle que la prudence doit rester de mise. Un petit col de 4 ème caté de 5 km nous attend à la sortie de Thorens G. Ce col, à priori facile, ne se passe pas aussi bien qu'il devrait : je commence à sentir la fatigue. Je me fais doubler, et j'avance péniblement sur des pentes ridicules. Je me dis qu'il va falloir gérer ce mauvais passage, et essayer de se refaire, car, vu ce qui nous attend dans le finish, vaut mieux récupérer. J'ai toujours mon sandwich en poche, et il faudra que je le mange très vite, peut être à La Roche sur Foron, après la descente du col des Fleuries. Au Sommet du col, km 100, 4h15 de course : ça reste pas mal. Je me dis que ça peut faire un chrono acceptable s'il n'y a pas d'explosion en plein vol. L'heure est maintenant à la récupération : je dois me refaire. Après la descente, et à la sortie de la Roche sur Foron, je profite d'une zone d'ombre pour m'arrêter  : j'engouffre mon sandwich : qu'est ce que c'est bon, et je repars environ 3 ou 4 mn plus tard. J'ai du mal à tenir les roues, pourtant pas si rapides, alors j'essaie de m'accrocher. Une longue portion bien chiante de 15 km dans la vallée entre Bonneville et Cluses nous emmènera au pied du col de Romme, où je fais une grosse halte au ravito du pied : primordiale de faire le plein d'eau, car ça cogne de nouveau. Le début du col, est une longue ligne droite d'1 km à plus de 10%, en plein cagnard;  j'avance un peu machinalement comme je peux : je ne suis pas à l'agonie, mais me sens toujours sans jus : en même temps, ça fait 125 bornes qu'on roule, et c'est un peu normal me dis-je pour me rassurer. A mi pente, fontaine : je m'arrête 2 ou 3 bonnes minutes pour m'asperger et remplir le bidon d'eau déjà vidé. Et je repars vers Nancy Sur Cluses, le sommet : tout le monde en bave la dedans; c'est sauve qui peut. Ouf voilà le sommet, comme une délivrance : 5 ou 6 km de descente vers le reposoir, avant la montée finale des 8 derniers km vers le col de la Colombière. Ravito en eau au reposoir, et on attaque la grimpette : mètre après mètre on avance : je suis tout à gauche et vais y rester toute la montée; au moins je pédale encore. Je sais maintenant que je vais aller au bout sans trop d'encombre. Je n'ai pas vu ni Fred ni Patrick partis devant, et j'imagine qu'ils ont du faire plutôt une belle course. Le dernier km de la Colombière est terrible pour le mental, avec une pente moyenne de 11%. Je regarde le chrono : je suis en 7h30, et j'imagine pouvoir terminer en moins de 8h. Beaucoup de gens pour nous encourager, comme cela aura été le cas tout au long du parcours. Enfin le sommet : la délivrance : je hurle un 'YES' qui signifie fin des difficultés. Je fais quand même une halte au ravito, pour reprendre quelques forces avec un verre de Coca, et afin d'attaquer les 11 km de descente vers le Grand Bornand avec toute ma lucidité :  c'est pas le moment d'aller se gaufrer! Dans la dernière épingle à 1 km de l'arrivée, j'entends les sirènes de motard qui montent en sens inverse, et je me trouve nez à nez dans l'épingle avec un Quad qui file droit dans le chemin en face, poursuivit par 2 motards : j'apprendrais plus tard que ce crétin a fait irruption sur ce parcours au niveau du Reposoir, qu'il aura percuté un cycliste, et que la police aura finit par le coincer. Bref on a évité l'incident de justesse. Me voilà enfin face à la ligne d'arrivée : un moment toujours délicieux, que l'on savoure à la juste mesure des efforts fournis pour la franchir : je n'ai pas eu mon coup de latte habituel, et du coup je me sens heureux de ma performance, bien que très fatigué; Les instants qui suivent sont toujours un peu hors du temps, où l'on erre entre fatigue et ravito, entre illusion d'être un champion et brutale réalité du pauvre amateur que je suis, entre fierté de l'avoir fait et inconscience de se lancer dans des trucs pareils. Au final mon meilleur temps sur une étape du tour (7h54') très loin des meilleurs en 5h15', mais plutôt satisfait.
Brigitte me rejoindra en un peu moins de 10h, sacré performance de l'avoir simplement terminé! Cricri, en terminera aussi en un peu moins de 11h, quand à Fred, Patrick et JC, ils en ont terminé aussi en un peu plus de 8h ;  pour une fois je suis au contact, et ça fait plaisir.
Y aura t-il une autre étape du tour en 2019 : wait and see!


Avant :

Pendant:


ACTIVITES

calendar google